La fête est mouvement, exubérance… là où la photographie est silence et immobilité.
Durant l’année 2024, Jacky Azoulai s’attaque à ses premières archives photo, exhumant des négatifs argentiques oubliés de 1988 et 1989, avec ses premières soirées au « Palace », « aux bains », entre autres repaires de la vie nocturne parisienne. A l’époque, loin d’être un fêtard invétéré et assez réservé, il s’y était laissé entraîner par son assistant et son maquilleur. Fêtes intimidantes d’un Paris « branché » qui s’exhibe. Il cite Serge Tisseron qui invoque l’appareil photographique, comme un outil psychologique de pare-excitation, protecteur vis-à-vis d’un monde extérieur trop chargé en émotions ou excitations nouvelles…
Les Tirages issus de cette période (années 90) constituent la première partie de l’exposition.
Puis viennent, en deuxième partie, les images extraites des « carnets de fêtes » appartenant à l’ère numérique (après 2005)… à l’avènement des images-smartphones se partageant instantanément sur les réseaux sociaux…
Dès lors, Jacky revendique de prendre le temps de laisser reposer les images saisies, voir les oublier, les retrouver, trouver le temps de les « développer », les interpréter, et quand elles l’y invitent, être tirées au-delà de la taille d’un écran de smartphone, sur un beau papier qui se passe de recharge électrique…
Ces « recueils » photographiques personnels sont aussi la mémoire des liens qui se font et parfois se défont à travers le temps, des groupes d’amis qui se forment et se transforment, au regard de ces réunions festives privées, qui unissent, réunissent, s’ouvrent à d’autres, mêlent les générations, comme autant de figures de célébration des étapes de la vie.
En 2021, lors de sa première exposition d’un « Carnet de Fêtes », Jacky Azoulai écrivait :
« Dérober sans se cacher »
« Des images instinctives capturées avec un appareil compact choisi parmi d’autres pour devenir un prolongement naturel de mon bras, de mes yeux, et dont la présence ne constitue pas un obstacle à ma présence parmi les autres en se faisant oublier lorsqu’il se déclenche, dans un réflexe photographique de saisir les scènes qui s’imposent lorsque l’ambiance me parle, qu’une expression de visage connu ou inconnu retient mon regard, sans autre contrainte que de se réjouir de ce théâtre de la vie qui s’offre à moi.
J’avais l’habitude de découvrir ces images peu après l’événement pour en retenir quelques instants de grâce et restituer ce petit reportage spontané à mes hôtes, en guise de remerciements.
Réaliser encore à quel point ces réunions festives, par-delà leur apparente futilité, sont le siège incontournable de liens, retrouvailles ou rencontres nouvelles, lieu du paraître, de la métamorphose, espace d’échanges, de fantaisie et de séduction, de lâcher prise, de transgression parfois ; pour célébrer le groupe, l’amitié, la musique, la danse, la joie tel le cérémonial répété depuis nos origines sous des formes renouvelées.
Je décide de dévoiler ces carnets de fêtes, comme on accepte de révéler une face cachée de soi, à traiter sérieusement un sujet qui ne serait pas « essentiel », réfléchir après coup aux formes photographiques humaines qui m’animent, entre celles qui se construisent en face à face et celle qui se capturent à la volée…
Cuba est une île surprenante- derrière tous les clichés de bagnoles américaines recyclées du siècle dernier- les couleurs de la plus grande île tropicale des antilles - les façades décrépies qui évoquent un riche passé culturel - mes rencontres avec les habitants m'ont rappelé le conflit intérieur qui habite les cubains, entre la fierté nationale d'un modèle politique, économique et culturel, et l'espoir, voir l'admiration qui se porte sur la vie occidentale toute proche (la côte américaine n'est qu'à 90 miles) et souvent refuge de la diaspora cubaine, celle qui envoie ses dollars aux "cousins", rêve d'accéder au confort de vie, se nourrir correctement, ne plus avoir besoin d'aller sur la seule place publique qui délivre une wifi à la carte, avoir sa propre voiture ou plus modestement son scooter... des désirs somme toute communs aux pays "en voie de développement", mais qui traduisent le paradoxe idéologique.
Le tourisme progressivement ouvert depuis plusieurs années, en même temps que les langues se délient pour critiquer ouvertement l'autorité vieillissante, accentue la perception de ce conflit, entre ceux qui travaillent dans le respect du modèle révoltionnaire pour une poignée de pesos, tandis que les visiteurs étrangers laissent jusqu'à un mois de salaire cubain pour une nuit dans une de ces "casas particulares " qui constituent la nouvelle manne pour échapper aux restrictions, avec l'envie inévitable projètée sur le voyageur occidental.
Et pourtant, outre le "dépaysement", le voyage dans un temps révolu, en parvenant à dépasser sa position de "touriste", et l'appareil photo dans le contact frontal qu'il engendre, on éprouve la chaleur humaine et l'entraide qui perdure, ponctuée des musiques bien sûr, parfaitement indigènes et vitales à l'expression d'une singularité, l'esprit de débrouille, la culture, le système de santé, l'éducation et le sport, qui relient jeunes et anciens, un système de santé social, et finalement, par delà toutes les critiques possibles, une authenticité du lien préservé au prix de ce vécu historique sans comparaison possible.
Avec la participation de : Annie Anzieu, Bernard Brusset, Raymond Cahn, Anny Cordie, Roger Dadoun, Henri Danon-Boileau, Denise Diatkine, Claude Dumézil, Judith Dupont, Marianne Rabain-Lebovici, Claude Maillard, Alain de Mijolla, Michèle Montrelay, Michèle Moreau-Ricaud, Conrad Stein, Bernard This, Daniel Widlöcher.
Une “séance” de portrait est une relation qui s’ élabore, à deux, jusqu’à produire cette photographie exprimant la singularité de l’échange et du croisement des deux personnalités.
En se prêtant au regard du photographe, le psychanalyste qui n’a habituellement pas vocation à placer le regard au premier plan, se trouve face à l’enjeu d’être représenté hors de la parole, dans le silence patient de sa presence visuelle à l’autre.
Photographier une personne avançant en âge, pose la question de l’acceptation de l’image par le sujet lui-même, et par son spectateur, dans une société qui tente éperdument d’ effacer les inscriptions du temps sur le corps.
Dans « Cultures et Sociétés 2010 »
Florence Plon
Psychanalyste, journaliste, auteur :
Les photos, en noir et blanc, frappent précisément par cette cohésion intérieure qui émane des regards saisis par l’objectif : la bonté qui s’en dégage signe la caractéristique de ceux qui savent écouter les souffrances des autres et leur faire accueil. Regards qui sondent en profondeur et auxquels on ne peut se dérober dans la rencontre avec soi-même. Cela ne trompe pas. Ce sont des regards qui vous font être.
Edition du Livre: Vieillir... Des psychanalystes parlent
Dominique Platier-Zeitoun José Polard et Jacky Azoulai
#Portraits de psychanalystes
Il faut savoir se mouiller pour la grande fête nationale et religieuse de Songkran, fête de l'eau en Thaïlande, qui marque le début du nouvel Boudhiste, du 13 au 16 avril 2024.
Grande fête de rue et familiale, tout est bon pour participer à la plus grande bataille d’eau du monde, à coup de jets d’eau, pistolets à eau et autres bassines, la rue est prise d’une frénésie aqueuse, et il est impossible d’échapper à être trempé, dans un climat qui va du ludique au quasi béliqueux et finit dans une transe sonorisée à la gloire de l’eau, attendue avec impatience en cette fin de saison sèche, d’autant que la Thailande subit actuellement un sérieux déficit de précipitations.
Songkran est le nom donné au nouvel an Bouddhiste. Il est dérivé d'un mot sanskrit « saṃkrÄnti » qui se traduit littéralement par « passage astrologique » et signifie en Thaï « passer », « approcher », « changer » ou « transformation ».À un moment de l’histoire de Thaïlande, Songkran s’est associée au festival de l’eau, qui avait toujours lieu le jour où le soleil changeait de position dans le zodiaque.
En effet, dans le bouddhisme, l’eau incarne la pureté et est censée purifier spirituellement : elle vous nettoie de toute malchance ou fautes de l’année écoulée et vous bénit de fortune et de bonheur pour l’année à venir.
#Songkran #thailande #fête_de_l'eau